MIGRANTS - "Les associations qui
encouragent ces femmes et ces hommes à rester, à s'installer dans
l'illégalité prennent une responsabilité immense. Jamais elles n'auront
l'Etat à leurs côtés." Ces mots,
Emmanuel Macron les a prononcés à Calais,
mardi 16 janvier.
Alors que
le projet de loi "Asile et immigration" sera présenté en conseil des ministres en février, de nombreuses ONG et responsables politiques dénoncent
la politique agressive du gouvernement envers les
migrants et ceux qui les aident comme
Cédric Herrou condamné en appel à 4 mois de prison avec sursis pour aide aux migrants en août 2017.
Un "délit de solidarité", auquel souhaite mettre fin la sénatrice
Esther Benbassa,
qui présente ce mardi 31 janvier, une proposition de loi visant à
l'abolir. "C'est incroyable de voir le courage de ceux qui les aident",
explique-t-elle après une visite à Ouistreham.
La loi française était très sévère envers les personnes qui "facilite
la circulation ou le séjour irréguliers d'un étranger en France":
jusqu'à cinq ans de prison et 30.000 euros d'amende. Le texte a été
assoupli en 2012 et désormais, ne tombent plus sous le coup de la loi
les personnes qui aide des étrangers en situation irrégulière dans un
souci "d'assurer des conditions de vie dignes et décentes". Mais dans
les faits, la qualification en délit dépend de l'interprétation du juge.
Cette menace n'arrête pas pour autant les associations et
particuliers qui se mobilisent, notamment dans les régions où affluent
les migrants, comme dans le Calvados, en Normandie. A Ouistreham, des
jeunes Soudanais se sont installés pour
multiplier leurs chances de pouvoir monter sur l'un des ferrys
qui font la traversée jusqu'à l'Angleterre trois fois par jour. Si les
associations s'occupent des distributions de repas, aucun squat ni
hébergement n'existe dans le port normand. Les jeunes migrants dorment
donc dehors, dans les bois.
Une situation "inacceptable" pour Nelly, qui, comme d'autres
résidents, a ouvert sa porte pour accueillir deux jeunes hommes à
l'approche de l'hiver. "Je me suis réveillée en me disant : mais
qu'est-ce qu'on fait?", explique-t-elle
dans notre vidéo en tête de l'article. Quant à ce qu'elle risque, elle s'en moque. "Je n'ai pas peur et je n'y pense pas", lâche-t-elle.
"Si tout le monde fait ça, on sera très forts. Si tout le monde
héberge, ils ne pourront pas tous nous mettre en prison ou nous faire
payer...", espère-t-elle.
Quelques kilomètres plus loin, à Caen, les hébergements d'urgence
manquent. Alors des squats s'ouvrent et se ferment pour accueillir
demandeurs d'asile ou étrangers sans papiers à l'initiative d'un
collectif informel. "Il y a au moins huit squats ouverts et 300
personnes logées, surtout des familles", explique Patrick Arz, membre de
"L'AG de lutte contre les expulsions", dénonçant "la défaillance de
l'État".
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